Les autres acteurs de l’essor des sports d’hiver

A Font-Romeu, l’essor des sports d’hiver est la résultante des efforts, souvent conjugués, déployés par plusieurs acteurs, dont la Société des chemins de fer et hôtels de montagne aux Pyrénées (CHM), les élus locaux, les associations (Touring Club de France, Club Alpin Français), le syndicat d’initiative, sans oublier l’Armée.

La Société des chemins de fer et hôtels de montagne aux Pyrénées(CHM)

Née en 1911 des ambitions régionales de la Compagnie des chemins de fer du Midi et des velléités de diversification touristique des acteurs locaux,[ …] la CHM ouvre en 1912-1913 deux stations d’altitude en site vierge, Superbagnères et Font-Romeu, explicitement créées pour profiter du climatisme et des champs de neige hivernaux (Steve Hagimont, 2018).

La CHM bénéficie de l’aura des médias et du soutien actif du Touring Club de France.

Le Grand Hôtel devient bénéficiaire en hiver dès la saison 1921-1922 avec 60 à 70% de clients barcelonais (Hagimont).

Dès 1938, avec 6 hôtels et 150 villas, Font-Romeu est une véritable station été-hiver.

Le rôle de l’Armée

Depuis la fin du XIXe siècle, le ski est une arme de défense des zones de montagne frontalières.  Propagé par le biais du service militaire, le ski gagne les couches de population qui ne pratiquent pas la villégiature en montagne.

Le développement du ski à Font-Romeu et dans ses environs doit beaucoup aux manœuvres des militaires du centre de Mont-Louis qui sillonnent tout le massif sous la direction du chef de bataillon Lacassie :

La Montagne. La revue du Club alpin français, no 235, 1/1/31

Témoignage des manœuvres organisées à Font-Romeu par les militaires, ce beau cliché de l’Agence Meurisse, daté de 1931 :

Font Romeu : manoeuvres de skieurs alpins : le Général Brousseau à skis, 1931 : [photographie de presse] / Agence Meurisse Agence de presse Meurisse. Agence photographique
Source Gallica
Les militaires organisent aussi avec le Club Alpin Français des championnats qui concourent au développement de la pratique du ski.

Les clubs

Côté civil, ce sont les clubs qui contribuent à l’essor des sports d’hiver, à travers l’organisation de concours et championnats, souvent de très haut niveau, en collaboration avec Touring Club de France ou le Club Alpin Français.

La Fédération Française des Sports d’Hiver (FFSH) naît officiellement le 3 novembre 1921 (Journal Officiel). Elle se donne comme but « d’encourager et de régir le patinage sur glace, le hockey sur glace, le bobsleigh, la luge, et en général tous les sports de glace et de neige (sauf le ski) ». Le ski demeure en effet l’affaire du Club Alpin Français.

Les premiers clubs et concours organisés à Font-Romeu permettent d’observer que les activités touristiques (luge ,traineau, bobsleigh, curling, patinage, ski-attelé) d’abord déclinées sur le mode ludique pour distraire une élite urbaine en villégiature à Font-Romeu cèdent peu à peu le pas à la compétition.

Ainsi, dès 1924, le Club de Curling fait partie de trois premiers créés en France.

Côté ski (promu discipline olympique à l’occasion des Jeux de 1924), citons, entre autres, le Club des Sports d’Hiver de Font-Romeu, le Ski-Club Catalan (1926),  le Ski-Club du Roussillon (1930), le Ski-Club Font-Romeu-Carlitte (1931)le Ski-Club Catalan (1926),  le Ski-Club du Roussillon (1930), le Ski-Club Font-Romeu (1936).

Des enfants du pays s’illustrent dans les courses de ski de fond et de slalom, à l’instar de Pierre Giralt et de Paul Ribeill.

En 1936, Pierre Giralt, diplômé de la Fédération Française de Ski, devient le premier moniteur de la station. L’époque voit une plus grande démocratisation du ski et les skieurs sont nombreux à se presser sur les pentes, aux alentours de l’Ermitage.

Dans son ouvrage Font-Romeu Fa Temps (2009), Jean-Marie Rosenstein détaille les activités des clubs  avec un luxe de détails. Nous renvoyons le lecteur intéressé vers cette précieuse publication.

Le rôle de la municipalité et du syndicat d’initiative

Rappelons que c’est en 1925 (21 mars) qu’est créée la première piste de ski (sans remonte-pente), à l’issue d’un vote du conseil municipal.

La première école de ski est fondée en décembre 1936, mais ne débute véritablement qu’en décembre 1938.

Le syndicat d’initiative (dont le bureau est aménagé le 3 mars 1936), très impliqué dans l’organisation des concours et les activités des clubs, est également à l’origine de la construction du refuge du roc de la Calme dont il a été déjà été question (lire ici).

A suivre:  1921-2021 : Quelques repères temporels

Mont-louis

Mont-Louis

Il nous a semblé intéressant d’évoquer ici l’histoire de Mont-Louis, qui n’est pas négligeable.

Avant d’être une place forte, Mont-Louis était un hameau nommé Ovansa  (Ovansa pourrait provenir du patronyme latin Aventius, du nom du propriétaire d’un domaine agricole).

C’est en 1681 que débute la construction de Mont-Louis, confiée à Vauban par louis XIV.

Carte Mont-Louis. Source : Gallica

Le site a été choisi en fonction de sa position stratégique, au carrefour du Conflent, du Capcir et de la Cerdagne et bien sûr de sa proximité avec l’Espagne. Il présentait aussi l’avantage d’avoir un côté nord-est très abrupt et surplombant la rivière de la Têt qui ne nécessitait pas de fossé à creuser ni de large rempart à construire. Avec le fort Libéria et la cité de Villefranche de Conflent, c’est toute la vallée qui était ainsi verrouillée.

Photo : Creative Commons

Mont-louis était composée d’une citadelle et d’une ville haute. La citadelle comprenait une chapelle, un arsenal, deux magasins à poudre et la maison du Lieutenant du Roi. La ville haute était prévue pour loger une petite bourgeoisie d’artisans et des casernes d’infanterie.

Creative commons

Ce sont les soldats qui ont constitué la principale main d’œuvre pour la construction de la forteresse. Ils étaient 3700 en tout. Mal payés pour une rude tâche, ils étaient encadrés par des artisans spécialisés et surveillés par les intendants et les ingénieurs du roi. Les artisans à qui on a fait appel pour édifier Mont-louis étaient des maçons, des tailleurs de pierre, des charpentiers, des menuisiers, des forgerons, des puisatiers… Les travaux de gros œuvre ont duré deux ans et demi à peine, mais la totalité des travaux a duré dix ans en tout. La citadelle pouvait accueillir 2500 hommes. Mont-Louis est toujours la plus haute forteresse de France, à 1600 mètres d’altitude.

Mont-Louis. Vue aérienne. Photo : Creative Commons

L’histoire de mont-Louis a été marquée par la révolution française. En effet, en 1793, le roi d’Espagne Charles IV prétendit mettre à la raison les régicides français. C’est alors que le général Dagobert se distingua en repoussant par deux fois les troupes espagnoles, et notamment en juillet 1793, celles du général La Penã au col de La Perche.

En 1887, les travaux reprennent pour améliorer l’organisation défensive des alentours de Mont-Louis. Des batteries et des redoutes sont entre autres installées aux Estagnols et à Bolquère et un chemin stratégique (dit chemin des canons) relie ces positions à Mont-Louis.

La forteresse de Mont-Louis sera occupée par les Allemands lors de la deuxième guerre mondiale, puis libérée par les forces françaises libres. En 1946, une unité parachutiste (le « 11e choc ») s’installe dans la citadelle. Elle sera suivie par la création du Centre National d’Entraînement Commando en 1964. Celui-ci est une véritable académie militaire où viennent se former les moniteurs et instructeurs de l’armée, mais aussi un centre de formation aux réalités et aux conditions de terrain.

Mont-Louis est aussi un centre d’essais sur l’énergie solaire depuis 1948. C’est ici qu’a été installé le premier four solaire, avant celui d’Odeillo. On y fait des démonstrations de l’utilisation de l’énergie solaire dans la vie quotidienne : cuisson de céramiques, pile voltaïque, fusion de métaux, travail de pierres précieuses…

Four solaire de Mont-Louis. Source : Creative Commons

Mont-Louis est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco.

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La Sardane

La Sardane

La sardane est une danse traditionnelle catalane où les danseurs en cercle se tiennent par la main, accompagnés par la musique d’un ensemble instrumental appelé cobla*. Le terme désigne également la musique qui accompagne la danse.

La sardane se danse en cercle fermé, alternant si possible un homme et une femme, la femme à droite de son partenaire.

 

La sardane a été reprise par des artistes :  on notera que la première indication de la sardane dans une partition musicale nord catalane figure dans une cantate de Déodat de Séverac en 1911 : El Cant del Vallespir. Séverac utilisa d’ailleurs les instruments de la cobla dans sa tragédie lyrique Héliogabale (1910). L’oratorio de Pablo Casals, El Pessebre (La Crèche) débute par une sardane jouée par un orchestre symphonique. La sardane fut évidemment popularisée hors de Catalogne par la chanson de Charles Trenet, « La jolie sardane » (1952) composée sur une musique rappelant la danse catalane. Lors d’un de ses passages et séjours à Céret, Picasso dessina la Sardane de la Paix.

Nota : Trénet (qui a écrit la chanson « Font-Romeu »), Déodat de Séverac, qui a passé beaucoup de temps en Cerdagne et est mort à Céret a lui aussi écrit une composition pour piano en cinq actes très belle, appelée Cerdaña, que vous pouvez écouter sur Internet.

Aujourd’hui, on danse en habits de tous les jours, à la moindre occasion festive (lors de l’Aplec du 8 Septembre à l’Ermitage et lors d’anciens concours de sardanes qui avaient lieu l’été à Font-Romeu sur le stade municipal et qui rassemblaient des groupes sardanistes venus de toute la catalogne), car c’est une danse populaire vivante mais aussi en costumes folkloriques lors d’exhibitions.

Elle était interdite en Espagne durant le franquisme comme beaucoup d’expressions de l’identité catalane, mais beaucoup de Catalans la dansaient tout de même, jusque devant la Cathédrale de Barcelone (c’était alors un signe de résistance fort au pouvoir madrilène). La sardane est toujours un symbole important de l’identité catalane.

*La cobla est un ensemble instrumental de plein air composé de onze à treize musiciens jouant onze a treize parties écrites qui jouent avec des instruments à vents traditionnels, dont certains sont spécifiquement catalans.

Les orris

Les orris

Autrefois, les bergers qui faisaient pâturer leurs troupeaux en montagne l’été, construisaient des orris.

Un orri est une petite cabane en pierres sèches, de forme arrondie, avec un trou dans le toit pour laisser s’échapper la fumée du foyer.

A côté de cet abri, on trouve généralement un petit corral où les bêtes étaient parquées pendant la nuit.

Ces cabanes d’estive sont caractéristiques des Pyrénées et de la Cerdagne. On les trouve aussi en Provence où on les appelle des bories.

Dans nos montagnes, on en trouve encore à moyenne altitude (par exemple dans la vallée d’Eyne, aussi vers la Calme ou dans la forêt d’Egat).

Orri, photo Creative Commons

Ces habitations de pierre que le berger trouvait sur place témoignent d’un savoir-faire certain, comme en témoignent l’architecture de la cabane mais aussi le muret du corral.

Vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des orris en vous randonnant ou en vous promenant. Ce sont des témoignages émouvants d’un temps pas si lointain de la pratique du pastoralisme en montagne.

L’emploi du granit en Cerdagne

L’emploi du granit en Cerdagne

Le massif des Pyrénées est essentiellement composé de roches granitiques.

Les blocs de granit sont issus des morènes glaciaires. Un vestige spectaculaire subsiste entre Font-Romeu et Angoustrine, au lieu-dit du « chaos de Targasonne ».

Situé entre Dorres et Font-Romeu, le chaos de Targasonne offre un paysage de centaines de blocs de granit exposés plein sud et posés sur une pente de 1500 m d’altitude environ. Jadis fréquentés par les tailleurs de pierre, le site est désormais prisé par les amateurs d’escalade.

Chaos de Targasonne. Source : Creative Commons

Le granit cerdan a été utilisé pour construction des ouvrages d’art du Train Jaune, du barrage des Bouillouses, le tunnel ferroviaire du Puymorens, le Grand Hôtel et bien sûr toutes les fermes, maisons anciennes, linteaux, dalles funéraires, clôtures, murs, églises, lavoirs, fontaines  et autres ouvrages d’art qui constellent le paysage de Cerdagne.

Travail à ferrer, Egat. Source : Creative Commons
Fontaine de la clairière dite des scouts, Font-Romeu,  photo Marc Reynes

Au village de Dorres, les villageois sont devenus tailleurs de pierre à partir du 19e siècle, activité aujourd’hui disparue pour des raisons de coût. Un très intéressant musée des tailleurs de pierre se trouve dans ce magnifique village à l’architecture préservée.

La taille du granit était assurée par les tailleurs de Dorres et d’Angoustrine. Pour les grands chantiers, comme par exemple celui de la construction du Grand Hôtel et de la ligne du Train Jaune, on faisait appel à une main d’œuvre venue d’Italie ou d’Espagne.

Tailleur de pierre à Dorres. Source : La Maison du Granit, Dorres

La cathédrale de Lourdes a été également construite avec le granit de Dorres.

La mode récente est aux chalets « tout en bois » de style scandinave (construits avec du bois importé d’Europe centrale et de l’est).  Toutefois, il faut se souvenir que les premiers chalets de Font-Romeu comportaient une partie basse en granite et une partie haute en bois.

Le petit Train Jaune

Le Petit Train Jaune

Photo Creative Commons

Son histoire est intimement liée à celle de Font-Romeu, puisqu’il date de la même époque que la construction du Grand Hôtel au début du siècle dernier et permettait à la riche clientèle de l’établissement de venir dans ce palace (il est toujours utilisé de nos jours).

Sur son parcours, on dénombre 650 ouvrages d’art, dont 19 tunnels et deux ponts tout à fait remarquables : le pont Séjourné et le pont Gisclard (du nom des ingénieurs à l’origine de leurs conceptions).

Le Train Jaune sur le pont Séjourné. Photo : Creative Commons

Le pont Gisclard,  lui, est le premier pont suspendu construit au monde. D’une conception impressionnante pour l’époque et d’une élégance rare, il est l’emblème de la ligne. Le pont Gisclard a une longueur totale de 234 mètres et une hauteur de 80 mètres. sa construction a duré deux ans, de 1906 à 1908.

L’Aplec du 8 septembre

L’Aplec du 8 septembre

  1. L’Aplec de Font-Romeu, traditionnellement célébré le 8 septembre, fait partie des fêtes religieuses données en l’honneur de la Vierge à travers toute la Cerdagne.

Le traditionnel pèlerinage, dont l’origine remonte à la légende de l’Invention (voir article sur l’Ermitage) est  un important rendez-vous pour la communauté pastorale du diocèse de Perpignan et, plus largement, pour la population de la Cerdagne, du Capcir et du Haut Conflent.

Le matin, la statue de la Vierge est conduite en procession jusque dans  la prairie en face de l’Ermitage. Les fidèles, venus de tout le Roussillon et de l’autre côté de la frontière, assistent ensuite à la messe  célébrée par l’évêque de Perpignan, secondé par les vicaires généraux,  les prêtres des communautés de paroisse et des séminaristes, secondés par les Caparuxes de la Confrérie de la Sanch.

Après la messe, la foule reconduit la statue en procession jusque dans la cour de l’Ermitage en chantant des goigs (chants aux origines très anciennes) en catalan. Le moment est venu pour les danses de Sardane  au son de la musique d’une cobla.

Goig de Notre-Dame de Font-Romeu. Source : Gallica

L’après-midi, la statue est reconduite en procession jusqu’à l’église d’Odeillo où elle demeurera jusqu’au dimanche de la Trinité. Cette procession est appelée despedida ou baixar.

Aplec du 8 septembre, années 60.

Depuis toujours, l’Aplec de Font-Romeu mêle ferveur religieuse et fête populaire. Sardane, stands de camelots, pique-nique dans la forêt : l’événement est aussi l’occasion pour la communauté de se retrouver et de fêter la fin de l’été.

L’Aplec a connu plusieurs dates marquantes.

Notamment, au XXè siècle :

  • le 8 septembre 1914, les festivités sont annulées au profit d’une célébration uniquement religieuse. Une quête est faite au profit de la Croix Rouge.
  • en 1926, sous l’impulsion de Monseigneur Carasalade du Pont, la Vierge de Font-Romeu est couronnée lors d’un Aplec religieux et littéraire organisé les 4 et 5 août. Lire ici.
  • le 8 septembre 1944, la Vierge de Font-Romeu est portée en procession à travers toute la Cerdagne. De retour à l’Ermitage, elle est offerte à l’adoration des fidèles, entourée des Vierges de Belloch et d’Err.
  • l’année suivante, le 8 septembre 1945, la célébration était empreinte d’une ferveur particulière car la foule comptait beaucoup d’anciens prisonniers et déportés.
  • lors de l’Aplec du 8 septembre 1969, on inaugura la restauration de « l’Antique Chapelle » de l’Ermitage en présence du cardinal Tisserant, de l’évêque du diocèse Bellec et du maire de la commune, René Chamayou. Voir plaque commémorative à côté de la fontaine, dans la cour de l’Ermitage.

Plus récemment, en 2014, la messe du 8 septembre a été dite par l’évêque de Perpignan et  l’évêque de la Seu d’Urgell (qui est également coprince de la Principauté d’Andorre avec le président de la République française).

En 2020, en raison des conditions sanitaires liées au Covid-19, l’Aplec du 8 septembre a été annulé.  Gageons qu’en ce jour, plus d’un regretteront de ne pas entendre les goigs s’élever dans le ciel de Font-Romeu !

Goig (musique et chant), 1895, Bibliothèque universitaire de Perpignan. Fonds Grando

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La centrale solaire thermodynamique de Llo

La Centrale Solaire Thermodynamique de Llo

Au dessus du charmant village de Llo, à 20 minutes de Font-Romeu, on aperçoit un champ de panneaux solaires qui se reflètent au soleil. De quoi sagit-il ?

Il s’agit d’une Centrale Solaire Thermodynamique qui vient s’ajouter au riche patrimoine scientifique qui exploite l’énergie solaire en Cerdagne : les Four Solaire d’Odeillo et de Mont-Louis et la Centrale Solaire Thémis.

Sur 36 hectares, 153 000 m² de miroirs ont été mis en place pour un coût de 60 millions d’euros.

Le principe est simple : de l’eau circulant dans 12 km de tubes est chauffée à 286 degrés par les panneaux solaires (qui suivent la course du soleil), et est ainsi transformée en vapeur. Une partie de cette vapeur est ensuite stockée à très haute pression dans 9 cuves de 120 m3 chacune. L’autre partie de la vapeur est envoyée dans une turbine entraînant un alternateur produisant de l’électricité, connectée sur le réseau local.

La particularité de cette centrale est d’être la première au monde à stocker de l’énergie dans des cuves. Ce qui permet de produire de l’électricité en continue, le jour par le circuit normal et la nuit grâce à la vapeur stockée pendant la journée dans les cuves, même quand il n’y a plus de soleil.

La centrale produit 9 MW électrique et permet à la Cerdagne d’être une région à électricité positive, c’est à dire qui produit plus d’électricité qu’elle n’en consomme (grâce aussi à ses centrales hydroélectriques).

Grotte de Fontrabiouse

Grotte de Fontrabiouse

Découverte par hasard en 1958, dans une carrière de marbre surplombant le village de Fontrabiouse en Capcir, cette grotte a été creusée (par la rivière qui traverse le village) à travers une veine calcaire qui va de Merens en Ariège jusqu’à Villefranche de Conflent.

Sur 1 km, on peut contempler le long des galeries et des salles, de magnifiques concrétions et des couleurs étonnantes : du blanc pur du calcaire au rouille cuivré du fer en passant par le noir intense du manganèse.

Colonnes, stalagmites et stalactites, draperies, cristaux et autres bouquets d’aragonites sont à découvrir.

Laissez vagabonder votre imagination et laissez vous aller à la rêverie que cette grotte suscite.

Crédit : grotte de Fontrabiouse

 

La vallée d’Eyne

La vallée d’Eyne

Située au départ du très beau village d’Eyne, la vallée au nom éponyme, classée réserve naturelle nationale, porte à merveille son surnom de vallée des fleurs.

Vue du massif du Carlit depuis la vallée d’Eyne. Photo Creative Commons

Bien connu des botanistes depuis le XVIIIe siècle, ce territoire protégé est en effet célèbre pour ses fleurs remarquables et uniques, que l’on ne trouve que là.  Plus de 500 plantes, dont de nombreuses espèces endémiques, y ont été recensées. Une flore incroyable, allant du Lis des Pyrénées à la Renoncule des glaciers, en passant par l’Adonis et le Jonc des Pyrénées… Que vous soyez passionné de botanique, amateur de fleurs sauvages ou féru de randonnée pédestre, les mois de juin à août sont la meilleure période pour admirer les innombrables plantes en fleurs de cette vallée enchanteresse.

Les plantes de la vallée d’Eyne ont servi de base à des « médicaments » (potions, onguents et autres décoctions) qui étaient élaborés dans la pharmacie de Llivia, la plus vieille pharmacie d’Europe.

De nombreux papillons peuvent être observés, comme le papillon Apollon, ainsi que des isards qui occupent sa partie supérieure, des renards, des martres. On peut également apercevoir des marmottes sur le parcours.

Le sentier est bordé de rhododendrons (versant nord), de géraniums sauvageset de Grassette.  Au niveau de l’Orri de Baix l’adonis pousse en juin. La Xatardia ou persil des isards (endémique dans les Pyrénées catalanes), la dryade à 8 pétales, la joubarbe à toile d’araignée et la Nigritelle (ou orchis vanille) se rencontrent plus haut en été.

Iberis spatulé. Source : Creatuve Commons

En longeant le canal d’irrigation, vous pourrez admirer le lys martagon.

Lys Martagon. Source : Creative Commons

L’hiver, la vallée change de physionomie, mais n’en continue pas moins d’être spectaculaire.

Vallée d’Eyne. En montant vers le Col de Nuria. Photo Creative Commons

Référence

: Découverte de la faune et de la flore en Roussillon